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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 08:51

Aujourd'hui, comme annoncé dans mon billet sur les témoins, je vais vous conter l'histoire des Récipon, une famille d'artistes.

 

Récipon Georges par Robert Charlie 1905Georges Récipon par Robert Charlie en 1905

 

Ma grand-tante, Colette Prat, était élève à la Légion d'Honneur et pendant les vacances elle partait soit chez son oncle Léon Prat soit chez sa tante Valentine Prat-Monchicourt. C'est chez cette dernière qu'elle connut une certaine Madame Récipon. Ma famille n'en sait pas plus. Après une longue enquête, j'ai pu reconstituer la famille Récipon à partir de sources généalogiques, d'ouvrages, d'articles de presse et du fameux parchemin de feue ma cousine Renée Monchicourt (qui établit une ascendance et une descendance assez complètes de ce côté).

 

Valentine Prat a épousé son/mon cousin Henri Monchicourt, antiquaire à Milan. Son père Albert Monchicourt, négociant papetier, avait un frère Félix aussi négociant et père de Valentine Monchicourt qui épousa le 18 mai 1892 à Paris XIe un certain Georges Récipon. Valentine était donc Madame Récipon. Voilà pour le lien de parenté.

 

Valentine Monchicourt est née à Montay, dans le Nord, le 13 juillet 1869 puis s'installa sur Paris et devint artiste peintre, élève de Madame Delaunay et de Paul Edouard Récipon son futur beau-père. Georges Récipon, plus âgé que sa femme puisque né le 17 janvier 1860 à Paris IIIe, fut également l'élève de son père et l'on peut penser que c'est dans les ateliers de Paul Edouard, sculpteur, que les deux jeunes gens se recontrèrent.

 

Monchicourt-Valentine-allegorie-de-l-abondance-par-de-Liph.jpg

L'allégorie de l'abondance par Valentine Monchicourt (cliquez pour agrandir)

 

Avant cela, Georges Récipon avait fait l'école des Beaux-Arts où il fut l'élève de Dumont et Thomas. Il obtint le 1er prix Jouvain d'Allanville en 1882 ainsi qu'un prix en peinture décorative. En 1889, grâce au Retour de l'enfant prodigue il eut en sculpture le second grand-prix de Rome. Il participa au Figaro Illustré, à la Revue Illustrée, à la Revue des Lettres des Arts ou encore au Monde Ilustré. Il a également illustré de nombreux ouvrages notamment pour Conquet, Hachette, Baschet ou Launette. D'après le Dictionnaire national des contemporains (1919) par Curinier: " Arsène Alexandre, dans Le Figaro, Ch. Ponson-Lailly dans le Monde Illustré, et d'autres, nombreux, constatent que Georges Récipon possède à la fois la puissance, la grâce et surtout un beau don de spontanéité et d'exubérance, caractéristique de son très personnel talent."

Georges Récipon est célèbre pour nombre de tableaux et de sculptures. Il serait fastidieux d'en faire étalage ici; c'est pourquoi je renvoie le lecteur intéressé au livre de Curinier. Notons principalement une sculpture restée très célèbre: le quadrige L'Harmonie triomphant de la Discorde.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d2/Toit-Grand-Palais.jpg/786px-Toit-Grand-Palais.jpgL'Harmonie triomphant de la Discorde (cliquez pour agrandir)

 

Le couple Récipon fut visiblement assez heureux et Georges sembla apprécier sa belle-mère dont il fit le portrait.

http://img571.imageshack.us/img571/5895/feretzopargrcipon.jpgZoé Féret mère de Valentine Monchicourt, par Georges Récipon (cliquez pour agrandir)

 

En 1893, ils vivaient 149 rue de Rennes dans le VIe arrondissement de Paris et eurent leur première fille Yvonne qui naquit le 26 mai de la même année. Je ne sais rien d'Yvonne, hormis qu'elle décéda à Beauvais dans l'Oise le 27 mars 1974. Les Récipon, qui ne semblaient pas tenir sur place, déménagèrent dès l'année suivante au 38 rue Boileau dans le XVIe. C'est là qu'ils eurent Zoé née le 24 juillet 1894. Il est important de noter qu'à sa naissance fut témoin Charles Lenoir, statuaire comme Georges et qui vivait à la même adresse. Malheureusement, Zoé décéda cinq ans plus tard le 19 mai 1900.

 

http://img829.imageshack.us/img829/9314/rciponyvonneenfantparso.jpgYvonne Récipon peinte par sa mère (cliquez pour agrandir)

 

En 1896 on retrouve les Récipon dans le XVIIe arrondissement, où ils vivaient au 123 rue des Dames; ils y eurent leur troisième fille Marcelle née le 27 septembre. D'elle aussi j'en sais peu. Elle vécut au Mans où elle épousa François Barbier le 22 décembre 1925 et eut pour dernière demeure la Bretagne, plus précisément Nantes où elle décéda le 9 mai 1970. Les Récipon continuèrent leurs déménagements et on les retrouve en 1900 au 39 rue Dulong dans le XVIIe puis en 1901 au 53 rue de Vaugirard dans le VIe. Je vous laisse imaginer le travail qu'il m'a fallu accomplir pour retracer ainsi leur existence entre ces multiples déménagements. En 1901, donc, les Récipon eurent à nouveau une fille, Suzanne, née le 12 novembre. Eugène Duveau et Lucien Gibert, deux mouleurs, certainement dans le domaine de la scuplture furent les témoins de sa naissance. Là aussi, on peut noter qu'ils vivaient également au 53 rue de Vaugirard. On peut donc penser qu'en ce début de XXe siècle et qu'en la fin du XIXe existaient des immeubles où les artistes vivaient déjà entre eux, se fréquentaient voire se liaient d'amitié.

 

http://img201.imageshack.us/img201/1732/yvonneetsuzannerciponpa.jpgYvonne et Suzanne Récipon par leur mère (cliquez pour agrandir)

 

Malheureusement pour nous, nous n'avons pas pu avoir accès aux sources ultérieures sur Paris. Nous savons par Renée Monchicourt, que le couple eut une autre fille Odette, née vers 1905.

 

Quinze ans plus tard, nous retrouvons le couple au 6 avenue de Longchamp dans le XVIe arrondissement. C'est là que le 2 mai 1920 décéda Georges Récipon. Est présente sa fille Valentine, domiciliée à Ecouen dans le Val-d'Oise où elle enseigne le dessin. Georges Récipon, chevalier de la Légion d'Honneur est donc mort à l'âge de soixante ans après une vie bien remplie et cinq filles. La mairie de Paris lui a rendu honneur en donnant une rue à son nom dans le XIXe arrondissement.

 

Valentine Monchicourt lui survécut, mais je ne saurais dire jusque quand. On la retrouve en 1928 dans l'édition du Figaro du 27 juin où on apprend que sa fille Odette alors âgée de 23 ans a dû abandonner ses études pour aider sa mère et est devenue employée de banque. Madame veuve Bell, décédée, lui laissa en legs ainsi qu'à d'autres jeunes filles une dot de 5000 francs au moment de son mariage et de 5000 autres francs un an après. Odette épousa Monsieur Colonne, d'après Renée Monchicourt, qui lui donna six enfants.

Valentine vécut au moins jusque dans les années 30 où elle connut ma grand-tante.

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