Après une longue absence sur ce blog due à une plus forte concentration sur le dépouillement et la méthode, je me suis décidé à faire évoluer la mienne et donc à en parler.
Avant cela, voici les mises à jour du site. Les dernières mises à jour concernent sur Valdeblore toutes les naissances, mariages et décès de la période républicaine ainsi que l’année 1808. Quant à Roure ces sont l’intégralité des mariages de 1814 à 1859 qui sont désormais en ligne ainsi que les baptêmes de 1814 à 1831. Enfin, St Sauveur, sur l’arbre des familles, contient désormais les naissances et mariages de 1806 à 1815.
Mais revenons à la méthode de dépouillement.
Je n’ai pas commencé au sein d’une association qui aurait déjà eu sa propre méthodologie et au départ, mon travail était un peu anarchique. Cela peut passer lorsque l’on travaille sur une seule commune, mais lorsque, comme actuellement, on travaille sur trois villages et sur deux supports (un dépouillement classique puis une « mise en arbre » d’une autre), la méthode est nécessaire si l’on veut si retrouver.
Par où commencer un dépouillement ?
Certains ont peut-être remarqué que lorsque je commence un village, je débute par 1861. Pourquoi cette date ? Simplement parce que c’est le début de la période française, qui dure encore aujourd’hui. Avant cela, nous avions la période sarde de 1814 à 1860, et avant encore la période révolutionnaire et de l’Empire de 1793 à 1813 et encore avant la période italienne. Bref, autant dire qu’il faut faire un choix. J’ai essayé de commencer par le début à St Sauveur sur Tinée (milieu du XVIIIe) mais le problème est double :
- - L’écriture de l’acte est à peu près lisible mais par contre, quand on ne connait pas les patronymes de la commune, les erreurs peuvent être fréquentes sur ces derniers
- - L’orthographe des patronymes est très changeante, varie suivant les prêtres puis les officiers d’Etat-Civil puis encore les prêtres... et les signatures sont encore très rares
Pour cela, j’ai décidé de commencer en 1861 car tout y est plutôt facile. En général les registres des naissances, mariages et décès sont séparés, mais pas à l’époque des registres paroissiaux du XVIIIe et d’avant ce qui permet de se concentrer sur chaque type d’acte. Je fais donc une période entière des mariages, de 1861 jusqu’au début du XXe, puis je change de type d’acte, privilégiant d’abord les naissances puis les décès et remontant au fur et à mesure.
En général après avoir dépouillé l’intégrale des NMD de 1861 au début du XXe siècle, j’ai pu visualiser et retenir l’orthographe de chaque patronyme de la commune ce qui permet d’aller bien vite en remontant et surtout d’arriver à lire des actes presque illisible, devinant le patronyme des personnes concernées. Quand j’ai enfin pu revenir au début des registres paroissiaux de St Sauveur, je n’ai eu aucune difficulté de lecture sauf à de très rares endroits.
Je garde donc cette méthode qui marche dans mon cas, sauf dans les grandes villes où on est obligé de s’intéresser à des périodes anciennes si l’on veut faire un dépouillement intéressant en une seule vie.
Excel, Nimègue ou autre ?
C’est la question que beaucoup se posent, donc moi. Excel, c’est pratique, c’est rapide. Nimègue est spécialisé, propose plus d’entrées (qui sont déjà créées) et est compatible avec les logiciels des associations (mais Excel aussi). Cependant, j’utilise Word. C’est très mal, je sais !
Mais pourquoi ?
Je suis parti du principe que pour reconstituer des familles d’une commune, il fallait pouvoir inscrire les témoins qui ont souvent un lien de parenté permettant de résoudre quelques problèmes généalogiques. Mais on peut également trouver des mentions marginales ou des précisions sur le décès, le statut social des parents, les professions, différencier la date de l’acte, de la naissance, du baptême (pareil pour les décès), l’heure, l’adresse, le surnom... Et dans Excel, ce serait illisible, surtout si l’on y fait une colonne « Observations ».
De plus, Word a l’avantage certain que l’on y peut taper plus vite et avec les informations suivant leur ordre dans l’acte sans les mettre dans les cases. On gagne un temps négligeable sur un seul acte, mais sur des centaines, c’est tout à fait différent. De plus, une sortir imprimante est plus aisée.
Cependant pour des communes dans lesquelles j’ai fait quelques (petits) dépouillements comme à Auray, dans le Morbihan ou Nice dans les Alpes-Maritimes, avec une population importante, le format Excel me sert plus puisque, d’office, j’exclus les témoins et mentions accessoires. Si on ne le fait pas, on en aurait pour un temps fou.
Les abréviations
Elles sont, tout du moins à mon sens, presque obligatoires pour des dépouillements importants. Quand 95% d’un village a pour profession « cultivateur » et qu’on doit le répéter pour chaque protagoniste d’un acte, on en devient fou. Pareil si les personnes sont nées, décédées ou simplement domiciliée dans une commune dont on doit retaper le nom à de nombreuses reprises ; c’est encore pire lorsqu’ils viennent de Saint Sauveur sur Tinée.
J’utilise donc beaucoup d’abréviations comme :
- JB = Jean Baptiste
- Cul = Cultivateur/Cultivatrice
- Instit = Instituteur/Institutrice
- SS = Saint Sauveur sur Tinée
- R = Roure ou Rimplas (l’abréviation se fait seulement dans la commune dépouillée)
- V = Valdeblore
- Inh = Inhumé
- Bapt = Baptisé
- P et M = Parrain et Marraine
- T = Témoins
- MM = Mention Marginale
- Dom = Domicilié
- Pro = Propriétaire
- Etc, etc...
De même, n’imaginez pas trouver dans les dépouillements une syntaxe convenable, ni même une syntaxe tout court ! Même dans Word, on envoie les données brutes.
Cependant, je travaille déjà à un document Word avec les dépouillements corrigés, sans abréviations, avec de vraies phrases... Mais la publication n’est pas prévue sur du court terme, préférant d’abord proposer du travail inédit en libre-accès.
Des tables décennales ?
J’ai pris pour habitudes de faire des tables décennales, parfois pas très décennales (période républicaine, actes commençant par une année non classique comme 1744 faisant se terminer la table en 1749 pour avoir une meilleure lisibilité ensuite). Le seul problème réel pour ces tables, c’est le temps. On a parfois des tables décennales de 250 noms et encore, ce n’est pas énorme par rapport à de grandes communes, mais c’est particulièrement saoulant et répétitif. De plus, sur le modeste « site » mis à la disposition des chercheurs, ces tables prennent de la place et même sur un outil aussi basique que Frontpage, on perd du temps à créer des pages pour insérer cela.
Autre inconvénient, cela a tendance à me faire arrêter les dépouillements en l’année ???9, par exemple 1879 et de faire la suite plus tard, alors que sans, si je suis en forme je puis aller jusqu’en 1883 ou autre, permettant de rajouter de nouvelles années.
Etant donné le peu d’avantages de ces tables dans un tel dépouillement, j’ai décidé de les arrêter définitivement et de les supprimer du site. En effet, il y a un autre moyen bien plus simple et efficace de faire des recherches sur ce site.
CTRL+F
C’est le raccourci clavier pour faire une recherche dans une page (ici page web). Je vois d’ici les geeks se marrer en se disant « Bah oui, on le savait ! ». Pensez-un peu aux autres, voyons !
Bref, étant donné que les dépouillements sont publiés en brut dans une page web et qu’il n’y a bien entendu aucune protection contre la recherche plein texte ou le copié/collé, cette fonction « recherche » permet de taper le patronyme ou tout autre renseignement et de voir où sont les références. Par ailleurs, un conseil : faites plusieurs recherches en utilisant les variantes patronymiques. Si vous cherchez « Auvaro », il y a quelques variantes mais elles sont faciles : « Auvara », « Auvare » ; donc il est préférable de taper « Auvar ». J’ai quelques fiches des variantes patronymiques et j’essaierai de les publier (quand je les retrouverai dans mes affaires en cours de déménagement).
Et surtout cette fonction CTRL+F vous permet de trouver le patronyme recherchés du côté des mères de l’enfant (non référencés dans les TD), dans les témoins, les parrains et marraines, etc. Ceci est extrêmement pratique si vous cherchez à noter les relations de vos ancêtres avec le village.
Faut-il relever les témoins ?
Ca dépend. Si vous travaillez sur une grande ville, il vaut mieux éviter, il y a déjà beaucoup d’actes. Par exemple je travaille actuellement sur Auray, dans le Morbihan, et sur Nice, dans les Alpes-Maritimes. Sur Auray, j’ai commencé par relever les informations annexes mais je perdais un temps fou tant il y avait d’actes ne voyant jamais la fin du registre en cours. J’ai donc arrêté vers le centième acte relevé (je suis un peu long à la détente) et désormais, c’est bien plus rapide, surtout sur la période où je suis (période républicaine) que j’abhorre particulièrement comme vous avez déjà dû le remarquer sur ce blog, m’en plaignant sans cesse.
Mais sur une petite commune ? J’ambitionne de recréer les familles de communes sur l’arbre en ligne et les témoins sont la clé. On y découvre « machin » cousin germain que l’on n’avait pas réussi à relier à la famille car il manquait une année dans les registres, notre plus vieil ancêtre qui est parrain dans un acte où il est dit « fils de » ou « originaire de », etc, etc. C’est une véritable mine d’or et pas plus tard qu’hier j’ai pu relier deux branches importantes d’une même famille.
Au final, le dépouillement en généalogie ne correspond pas, à mon sens, à une définition universelle, un protocole commun. C’est juste la manière qu’a le généalogiste de procéder, sa propre manière, suivant son propre but. Le dépouillement n’est pas le même suivant le but à atteindre. Il doit bien exister des manuels de dépouillements, mais j’aime bien découvrir par moi-même les écueils à éviter, trouver ma propre méthode. C’est un travail sans fin, mais c’est passionnant. Cela fait deux ans (depuis le début du mois) que je fais des dépouillements et ma méthode évolue sans cesse.
Et vous, quelles sont vos méthodes de dépouillement ?